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31.3.20

Le coronavirus Covid-19 change les réseaux sociaux et les internautes

Le coronavirus Covid-19 et le confinement qu'il rend nécessaire changent beaucoup de choses individuellement et collectivement, dans chaque maison et à l'échelle de la planète.

Internet, les réseaux sociaux, la façon d'utiliser les outils numériques en sont aussi bouleversés.

Pas seulement quantitativement. C'est vrai le confinement pousse à utiliser beaucoup plus les moyens numériques que ce soit pour travailler, étudier ou se distraire.

Mais les contenus aussi changent... en "bien" !
Voici ce qu'on constate pour les réseaux sociaux :



Le confinement et les échanges


"Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer en repos, dans une chambre".  a écrit Blaise Pascal

Oui. Mais à l'heure du numérique, d'Internet, on peut faire bien des choses qu'on ne pouvait pas faire à l'époque de Pascal.

Dans les articles précédents, "Tchater avec Skype, conférences à plusieurs, par écrit, audio ou vidéo" j'expliquais pourquoi choisir Skype pour communiquer à distance par audio, en vidéo et par écrit.
Et ceci en duo ou en groupe.


Ensuite dans "Utiliser Skype, ajouter des contacts, créer des groupes", vous pouvez apprendre l'utilisation de Skype.

Skype est simple d'utilisation, une fois que l'on a pris ses repères et compris les fonctionnements basiques.

Mais Skype a aussi beaucoup de possibilités qui permettent de l'utiliser aussi bien dans des communications familiales, amicales, mais aussi de petites conférences, cours, échanges, ateliers.

Bref, c'est l'outil idéal pour faire les choses les plus variées à plusieurs, tout en restant confiné.



L'utilisation des réseaux sociaux explose


Alex Schultz et Jay Parikh, responsables des analyses et de l'ingénierie chez Facebook font état d'une utilisation intensive des réseaux sociaux et de Facebook en particulier.

Alors que 3 milliards de personnes dans le monde vivent cloîtrées, le nombre de messages a augmenté de 50% dans le monde.

En Italie, 70% de temps est passé sur les applications Messenger et WhatsApp, les vues Instagram et de Facebook ont doublé en une semaine.

Mais le plus spectaculaire, c'est la durée des appels de groupe de plus de trois personnes : il ont augmenté de 1000% ce dernier mois !

Facebook, WhatsApp et Messenger ont par ailleurs engagé la "Lutte contre la désinformation COVID-19 dans toutes nos applications". (Celles de Trump inclues ?)


Les réseaux sociaux changent




Il reprend ce que constate la sémiologue et sociologue Laurence Allard : "L’usage, le sens et le rôle des réseaux changent en ce moment".

"Le besoin de communiquer est profondément humain. 
Ce n’est pas le message, l’essentiel, mais le fait de continuer à avoir une vie sociale. 
Avec un ou plusieurs réseaux sociaux, on reconstitue ce qu’on ne peut plus avoir au quotidien". 


Partageant la même angoisse d'un danger qui concerne le monde entier, sur les réseaux sociaux, le but n'est plus la performance, l'exposition de ses "meilleurs" côtés, l'expression de son égo.

La vulnérabilité, montrer la façon dont on vit, exprimer ses faiblesses et craintes, c'est vraiment nouveau.

Là où les réseaux sociaux mettaient en scène la course à toutes les performances et aux démonstrations visant à augmenter sa suprématie de likes et de followers, leur but est maintenant d'établir et de renforcer les liens, les échanges et s'interroger sur son existence.

"En s’exposant sur les réseaux sociaux, chacun s’interroge sur ce qui fonde son quotidien. C’est une introspection, ou plutôt une "extrospection" en ligne", constate Valérie Jeanne-Perrier,  professeure en Sciences de l’information et de la communication et sociologie des médias au CELSA, coautrice de Le numérique comme écriture (Armand Colin)

Laurence Allard l'analyse : « Le moment où l’on a le moins de choses à dire, le vide total, génère un trop-plein d’expressivité », les jeunes sont champions pour mettre en scène le vide et l'ennui...

Mais aussi l'inventivité, le spectacle, la vie quotidienne.

Les échanges de blagues, de vidéos culturelles se sont multipliés.

Comme l'a twitté le sociologue et philosophe Edgar Morin, ces échanges, avec le confinement "suscite une communauté par l'humour".

 

Fakes news, entraide et solidarité mais aussi exacerbation des inégalités


Les réseaux sociaux ont toujours été des lieux d'entraide.
C'est encore plus vrai pendant cette période difficile de confinement.

Les fakes news continuent de pulluler en se centrant sur le coronavirus, les mesures qu'on devrait prendre et les différents scandales vrais ou supposés, les produits miracles, y inclus des recettes très dangereuses.

Rien de nouveau de ce point de vue.

Par contre, dans les réseaux sociaux les différences sociales sont de plus en plus marquées.

Si apparemment la démocratisation de l'accès à tous les savoirs et toutes les pratiques sportives, yoga, culturelles, est une bonne chose, la réalité des références culturelles sont très clivantes et brutales pour ceux qui ne les connaissent et ne les partagent pas.

Noémie Leclercq dans l'article de ChEEk Magazine :" #stayhome ou comment les réseaux sociaux ont gentrifié le confinement" le décrit bien :

"Depuis le début du confinement, les réseaux sociaux regorgent de contenu positif, enrichissant, a priori accessible à tous. Mais pour les plus précaires, les injonctions à la positivité et les images de familles modèles peuvent être d’une extrême violence".

"Face à ces démonstrations de parents idéaux, qui s’improvisent professeurs à domicile entre deux séances de sport tout en proposant à leurs enfants des petits plats maison, celles et ceux qui ne tiennent pas la barre n'ont plus qu’à culpabiliser".