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18.1.19

Les 6 pièges des opérateurs de téléphonie mobile

Les publicités pour acheter un smartphone vous aiguillent le plus souvent vers un opérateur de téléphonie mobile.

Pourtant, s'il est logique d'aller chercher son contrat de téléphonie mobile chez eux et sa carte SIM, les appareils eux-mêmes peuvent être achetés en magasin de matériel électronique ou sur internet.

Mais les opérateurs de téléphonie mobile ont monté un commerce hyperrentable sur votre dos.

Dénoncés par les associations de consommateurs et l'ARCEP, (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) voici les 6 pièges des opérateurs de téléphonie mobile.


Cet article cite de longs extraits d'articles dénonçant les pratiques piégeuses des opérateurs de téléphonie mobile. Que les sources, chaque fois citées en référence, en soient remerciées.


Dès le début de la téléphonie mobile, les opérateurs, avant l'arrivée de Free, ont mis en place des systèmes leur garantissant des marges confortables sur le dos des consommateurs


Dès 2001, l'association de consommateurs "QUE CHOISIR" réclame " Une évolution nécessaire pour le consommateur pour la téléphonie fixe et mobile en France" en dénonçant les stratégies d'abonnement avec engagement longue durée.
Ces stratégies permettent :

  • "De faire croire à la gratuité du téléphone alors que son prix est amorti dans l'abonnement.
  • De lier commercialement la vente du téléphone et de l'abonnement alors que l'une et l'autre ne sont pas juridiquement liées à la différence d'une vente avec un crédit affecté.
  • De lier le consommateur à des professionnels qui sont très peu attentifs à leurs responsabilités : respect des engagements contractuels..."

1 Les abonnés captifs des opérateurs avec le blocage du "simlockage"


Les trois opérateurs, avant l'arrivée de Free sur le marché, pratiquent les contrats longue durée avec blocage du smartphone acheté chez eux par le "simlockage" rendant impossible le changement d'abonnement. (Pour plus d'info. lire : "Tout savoir sur le désimlockage !")

Même à la fin de la période d'abonnement initiale, le simlockage ne disparaît pas seul. Une manipulation particulière est nécessaire et rendue difficile si l’opérateur traîne les pieds.

"Les clients qui ont déjà essayé de changer d'opérateur de téléphonie mobile en gardant le même smartphone le savent bien : le remplacement de la carte SIM ne suffit pas toujours à faire fonctionner de nouveau l'appareil ! Lorsqu'ils sont commercialisés directement par les opérateurs avec un forfait mobile, de nombreux téléphones portables font en effet l'objet d'un « simlockage ».

Celui-ci empêche l'utilisateur de passer sur un réseau concurrent sans renseigner au préalable un code de désactivation. 
Le désimlockage se révèle indispensable pour souscrire chez un concurrent. Il est également nécessaire dans de nombreuses autres situations comme, par exemple, pour revendre votre téléphone à un acheteur qui n'aura pas forcément le même opérateur que vous." c'est ce qu'explique "je change" dans l'article où il explique "Comment désimlocker son téléphone portable ?"

Plusieurs fois des lois ont été proposées et rejetées pour supprimer le désimlockage.
La technique de désimlockage pratiquée par de nombreuses boutiques facilement accessibles facilement a permis de rendre le simlockage de plus en plus inefficace.

Il est maintenant limité à trois mois, mais continue à "ennuyer" (je suis poli) ceux qui maîtrisent mal le sujet.

2 Les abonnés captifs des opérateurs avec les contrats longue durée


Les abonnés français sont-ils captifs vis-à-vis de leurs opérateurs ?

En 2010, en France, 71% des utilisateurs sont liés avec leur opérateur par un contrat d’engagement : le taux le plus important au monde !
Les trois opérateurs français sont sur le pied de guerre en ce début de rentrée scolaire et comptent bien ne pas faciliter la commercialisation de Free Mobile prévue pour janvier 2012

Pour l'ARCEP, (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) les contrats sont de plus en plus longs rendent la migration vers les opérateurs plus difficile.

Cette pratique "d’enfermement" implique des risques importants sur la capacité d’arbitrage du consommateur.

SFR: Des vendeurs risquent d’être licenciés pour avoir aidé des clients à résilier leur abonnement (20 minutes)

Chez SFR, "Interdiction formelle d’aider le client à résilier
SFR semble bien décidé à mettre des bâtons dans les roues des clients désireux d’aller voir ailleurs. Depuis 2017, une directive interne interdit purement et simplement aux vendeurs SFR de communiquer les coordonnées du service résiliation, le numéro du service clients ou encore leur code RIO, nécessaire à la portabilité de leur numéro. Des manœuvres à la limite de la légalité, selon le pure-player."

Ces dernières années, la lutte contre la résiliation est devenue le fer-de-lance de SFR qui a perdu plus de 2,5 millions de clients en trois ans. de Actu.fr

Certains vendeurs de SFR ont été menacés de licenciement. En cause : le non-respect d'une directive interne qui interdit d'aider les clients à résilier leur abonnement.

Ouest-France : SFR. Les vendeurs ont interdiction d'aider les clients à résilier leur abonnement :

Plusieurs employés des magasins SFR ont été convoqués à des entretiens préalables à un licenciement. L’opérateur téléphonique leur reproche d’avoir indiqué à des clients les coordonnées du service de résiliation d’abonnements.


3 Les abonnés captifs des opérateurs avec les smartphones subventionnés



Free Mobile vient de remporter une victoire importante en justice, puisque la Cour de cassation a sonné le glas du crédit à la consommation déguisé, qui existe dans certaines subventions de smartphones. Cet arrêt pourrait vous concerner directement.

En s’invitant sur le marché de la téléphonie mobile, il y a six ans, Free a organisé une véritable guerre tarifaire avec ses rivaux afin de provoquer une chute importante du prix des abonnements. Pour l’opérateur, il s’agissait de donner un coup de fouet dans un secteur qui à ses yeux manquait cruellement de dynamisme et de concurrence. Et cela, depuis bien trop longtemps.

Mais Free Mobile ne s’est pas seulement attaché à provoquer un mini Big Bang dans la tarification téléphonique. Le groupe s’est attaqué à un autre dossier, tout aussi explosif mais sans doute moins perceptible par le grand public, puisque beaucoup plus insidieux : celui de la subvention des smartphones. Et ce combat, l’opérateur l’a lancé très tôt. Dès 2012, avec une plainte contre SFR".

Dénonciation d'une soi-disant subvention qui est un crédit déguisé très cher


Toujours dans le même article de numerama :

"« C’est une façon de faire du crédit à la consommation déguisé… sans se soumettre aux contraintes légales. Cela revient à pratiquer des taux d’usure de 300 ou 400 % que le consommateur ne voit pas » dénonçait ainsi le patron de Free Mobile à l’époque, dans un entretien au magazine Capital

Pour Free Mobile, cette subvention du terminal n’est rien d’autre que de la «  concurrence déloyale ».

Dans le cas des trois autres opérateurs que sont Orange, SFR et Bouygues Telecom, les terminaux sont subventionnés, en échange d’un engagement sur un an ou deux. 

De cette façon, le client ne peut pas quitter facilement son opérateur, étant captif sur une période de temps assez longue, tandis que des profits sont réalisés via la subvention, en vendant au bout du compte le mobile à un prix plus élevé."

4 Les abonnés captifs des opérateurs avec les surcouches que ceux-ci imposent


Comme je l'explique dans "Les versions et surcouches d'Android", les surcouches sont la plaie du système Android. 
Les surcouches des constructeurs sont souvent pénibles et peu utiles mais les surcouches supplémentaires des opérateurs de téléphonie mobile le sont encore plus.

Elles encombrent la mémoire de l'appareil, alourdissent son fonctionnement et sont impossibles à désinstaller.

Imposées au consommateur les applications de la surcouches des opérateurs de téléphonie mobile prétexte faciliter la prise en main de l'appareil.
En fait leur but est de se substituer aux outils de base d'Android pour garder l'utilisateur dans le cocon des applications "maison".

Tant pis pour le consommateur piégé qui ne pourra pas profiter des modes de fonctionnement ouvert des autres applications et de leurs modes de synchronisation conçus pour fonctionner avec le système Android, pas avec les applications des opérateurs de téléphonie mobile.

5 Les abonnés captifs des opérateurs avec les offres commerciales liant plusieurs contrats dans un même engagement par des offres couplées


Cet article date de 2012 mais les mécanismes dénoncés sont encore à l'oeuvre aujourd'hui.

"L’UFC-Que choisir vient de saisir  l’Autorité de la Concurrence  à propos d’une offre commerciale d’Orange. L’association de consommateurs reproche à l’opérateur téléphonique de retenir ses clients « prisonniers » avec son forfait Open.

Cette formule d’abonnement « quadruple play », proposant Internet, télévision, téléphonie fixe et téléphonie mobile en un seul pack, impose au client des reconductions abusives d’abonnement.  

Par exemple quand celui-ci souhaite faire évoluer son abonnement mobile, il est obligé de se réengager sur la partie fixe, dénonce l’association."

 « Les consommateurs se voient gagnants sur le moment, mais si, par la suite, ils trouvent mieux ailleurs, ils ne pourront pas changer.«

"Les conditions générales de vente de l’offre, stipulent bien que si le consommateur décide de résilier l’un des abonnements (fixe ou mobile), il doit payer des frais de résiliation de celui-ci avant d’obtenir un nouveau contrat.

L’UFC-Que-Choisir dénonce des « coûts de sortie qui augmentent très fortement « , décourageant les abonnés qui souhaiteraient changer de contrat. Sachant, en plus que « si le client décide de changer de mobile avec ses points de fidélité, souligne Edouard Barreiro, il doit en outre se réengager pour 12 ou 24 mois sur l’ensemble de l’offre".



6 Le prix annoncé pour l'abonnement ne concerne que la première année


Cela ne paraît pas un gros problème et pourtant c'est redoutablement efficace.

La plupart des abonnés se disent qu'ils pourront toujours changer d'opérateur quand le prix fera plus que doubler après la première année. Mais presque personne ne le fait !

Pire, pour vous attirer avec un prix inférieur à la concurrence, les opérateurs se servent de ces prix au rabais de la première année pour forcer votre décision. Ensuite, par inertie et ficelé par les pièges décrits précédemment, vous resterez et paierez les suppléments pour les années suivantes. 

En conclusion, ne vous laissez pas enfermer dans le système des smartphones vendus par les opérateurs de téléphonie mobile



Dans "Où acheter son smartphone Android", on peut voir que les smartphones et tablettes peuvent être achetés avantageusement dans n'importe quel magasin ou par internet.

Chacun son métier.

  • le métier des opérateurs de téléphonie mobile est de vendre des services de téléphonie mobile à travers leurs réseaux d'antennes.
  • le métier des magasins et des réseaux de commercialisation des matériels informatiques est de vendre ces matériels

Négocier avec les opérateurs de téléphonie mobile



L'article de EchosDuNet "Négocier avec son opérateur mobile, une solution pour obtenir le meilleur prix" donne des idées de comment se mettre en position de force pour négocier.

Remarquez qu'ils annoncent clairement qu'aucune illusion ne doit exister sur la possibilité que le service commercial vous concède quoi que ce soit d'intéressant.

Seule possibilité : menacer de résiliation et donc être prêt à résilier.

Être prêt à résilier n'est possible que si :

  • vous ne vous êtes pas engagé sur une longue période
  • vous n'avez pas mis tous vos oeufs dans le même panier en regroupant vos forfait box et mobiles (les opérateurs de téléphonie mobile sont très forts pour packager, faire un bloc, du maximum de choses)
  • vous n'avez pas "investi" dans des systèmes à points qui vous font payer à l'avance de prétendues remises que vous payez cher
En fait, comme le montre la fin de l'article de l'EchosDuNet, des forfaits très intéressants sont proposés à ceux qui peuvent en profiter avec un appareil "nu", acheté hors des opérateurs de téléphonie mobile.

Les concurrences entre ceux-ci permettent de profiter d'offres très intéressantes, mais à durée limitée. Il faut donc ne pas prendre d'engagements qui empêchent d'en profiter.