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24.11.15

Etre matraqué par la publicité ou payer : il faut choisir !

Les accès payant vont réduire
 les échanges par Internet
La question de faire payer des services jusqu'ici gratuits se pose de plus en plus souvent.

La chaîne de vidéo de Google, YouTube se pose la question de faire payer pour mettre une vidéo en
ligne en supprimant les publicités qui sont insérées devant.

Il est vrai que ces films publicitaires provoquent beaucoup d’allergies.



Ne pas payer !
Mais faire payer un abonnement, même d'une dizaine d'euros mensuels, pour ceux qui souvent prodiguent gratuitement conseils et informations.....

Personnellement, je pense que c'est un peu décourageant.

L'alternative devant laquelle les grandes puissances d'Internet nous mettent est de payer pour éviter la publicité.
L'argument économique est très simple et commercialement irréfutable : l'argent doit venir de la publicité ou des utilisateurs !

Pourtant les premières années d'Internet, celles de son plus grand et rapide succès, ont été animées par des bénévoles passionnés...

Ces explorateurs exceptionnels n'étaient pas (au début tout au moins) intéressés par leur chiffre d'affaire mais par la découverte d'un monde nouveau d'échange et d’expression.

Aujourd'hui, un certain nombre sont devenus, c'est vrai, de grands patrons de groupes mondiaux......   qui veulent maintenant être très rentables !

Stop pub !
Dans mon article précédent : "Remplacer Google avec des outils équivalents du logiciel libre, gratuit, communautaire... et sans publicité ?" je montrais que le monde du logiciel libre existait toujours.

Et il démontrait sa valeur ne serait-ce que par les emprunts et pillages dont il était victime sans reconnaissance en retour. (pour Linux en particulier !).

Mais ce n'est pas par l'invocation des nounours qui pourra changer cette logique mais plutôt des dynamiques et des nouveaux tsunamis comme ceux des débuts de l'informatique et d'Internet....

On ne peut donc s'étonner de ce que les seules alternatives acceptables pour les GAFA (voir le même article) soient la monétarisation à leur profit de tous les services.

Une audience = un revenu.

Et ce n'est pas nouveau :

Sur TF1, Patrick Le Lay était encore plus explicite et cru : c'est du temps de cerveau qu'il vend avec la publicité !

Son message vaut l'examen et la réflexion : " ... pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que
Quand c'est gratuit :
c'est VOUS le produit !
le cerveau du téléspectateur soit disponible. 


Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. 

Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible.[…] 

Rien n'est plus difficile que d'obtenir cette disponibilité." (cité par Wikipédia extrait de "Les Dirigeants face au changement"  Éditions du Huitième Jour) publié également dans L'Expansion - L'Express, 9 juillet 2004)

Ce qui est remarquable, à mon avis, dans l'explication de Le Lay est la subordination des contenus aux messages publicitaires.

 (même principe que les soap opera, ces feuilletons destinés, dès 1977, à faire acheter du savon aux ménagères américaines et dont le Times estimait qu'il était le marché le plus lucratif de la télévision).

Ce sera de plus en plus difficile de ne pas s'inscrire
dans des logiques purement commerciales
Citons encore Le Lay : "La télévision, c'est une activité sans mémoire. Si l'on compare cette industrie à celle de l'automobile, par exemple, pour un constructeur d'autos, le processus de création est bien plus lent ; et si son véhicule est un succès il aura au moins le loisir de le savourer. Nous, nous n'en aurons même pas le temps !
Tout se joue chaque jour, sur les chiffres d'audience. Nous sommes le seul produit au monde où l'on 'connaît' ses clients à la seconde, après un délai de 24 heures."
Autrement dit, toute activité qui demande réflexion et recul, toute recherche de vision et de projet n'a pas de place dans ce monde de pub qui prétend coloniser notre cerveau ! 
Happy end :
un peu de poésie dans ce monde de brutes ? !
Voilà ce que j'entends et qui me fait réagir en me disant qu'il faut à tout prix éviter de continuer dans cette voie.
Mais le pire n'est jamais inévitable.
On peut dire comme Hölderlin : « Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve »
et donc nous ne sommes qu'au début de l'histoire des échanges et communications par Internet, au début des nombreux et profonds changements qui s'opèrent.
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Quelques chiffres communiqués par Facebook lui-même au gendarme de la Bourse américain (SEC).
Pour un nombre d'utilisateurs mensuels de 1,5 milliards (et d'actifs quotidiens d' 1 milliard), les sommes touchées par Facebook, par utilisateur varient énormément en fonction des régions :
- 28,68 dollars aux USA.
- 11,6 dollars en Europe
- 4,46 dollars en Asie
- 3,35 dollars en moyenne dans les autres parties du monde.